Styles

Wu Shu : les styles internes et externes

Les deux familles de styles

On distingue en wŭ shù deux grandes familles de styles, 内家拳 nèi jiā quán et 外家拳 wài jiā quán. Ce dernier est le style externe, dur, qui fait dépenser beaucoup d'énergie et consiste à l'affrontement de deux forces 阳 yáng. Il comporte beaucoup de trous, de faiblesses dans la défense. La stratégie consiste en des actions extrêmement violentes et brèves qui ne laissent pas le temps de réagir à l'adversaire (s'il est moins compétent !).


Les anciens ont donc inventé les styles internes, pour contourner ces difficultés, pour diminuer la faiblesse, le manque d'équilibre des styles externes qu'ils avaient constatés. Tout y est construit pour contrôler en permanence l'autre, pour le gêner, pour diminuer sa puissance, saisir des opportunités dans sa faiblesse.


Les styles internes comprennent principalement :
太极 tài jí basé sur le cercle 阴阳 yīn yáng
形意 xíng yì basé sur les 5 éléments
八卦 bā guà basé sur les hexagrammes du livre des mutations

Les styles externes comprennent 2 ensembles :
长拳 cháng quán ou 北拳 běi quán est l'ensemble des styles du nord. Caractéristiques : les mouvements sont grands, souples, les déplacements sont rapides, fluides, les sauts sont les plus hauts, les plus longs possible, les rythmes sont variés, la force explose avec une précision très nette.

南拳 nán quán ou 短拳 duăn quán est l'ensemble des styles du sud. Caractéristiques : les mouvements de mains et bras sont très riches et sont enchaînés très près en distance, en force, secs et durs, le déplacement est très stable, il y a beaucoup de façon de bouger le corps, enfin on a droit aux cris, inspirés des cris des animaux.

长 cháng = long, 拳 quán = poing, boxe, 北 běi =nord, 南 nán = sud, 短 duăn = court

Ces ensembles ont été restructurés en Chine Populaire pour combiner toutes les richesses des styles différents, qui ne contiennent chacun qu'une partie des possibilités techniques de l'ensemble. Ainsi dans les compétitions modernes, les nouveaux enchaînements sont beaucoup plus difficiles sportivement (condition physique, souplesse, agilité, rapidité) que les enchaînements traditionnels, mais ils sont aussi plus pauvres en techniques purement martiales. Dans un enchaînement traditionnel, on insiste plus sur le gōng fū, c'est à dire sur la maîtrise technique, la profondeur martiale des gestes.
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