Il faut un sens martial, imaginer une personne en face
Si on a une arme, c'est le même principe, l'arme est un prolongement du corps. Le wŭ shù a un indéniable intérêt artistique, mais reste une discipline martiale, il ne faut donc pas négliger le sens martial de chaque geste.
Il y a deux façons de bouger le corps
Pratiquer les enchaînements 套路 tào lù, y compris les combats arrangés.
Pratiquer le combat 散手 sàn shŏu
Les 套路 tào lù
Cette façon de présenter les techniques est unique, elle est caractéristique des arts martiaux chinois. Les films qui utilisent le « kungfu » exploitent cette capacité à créer des chorégraphies.
Pratiquer un tao lu permet de repousser ses limites, de développer ses capacités physiques.
Le wŭ shù est un sport de démonstration, donc les taolu doivent être beaux, rythmés, les mouvements doivent être grands et souples, bien chorégraphiés. De fait, le wŭ shù devient de plus en plus spectaculaire. Si traditionnellement il était déjà très utilisé dans les spectacles, c'est encore plus vrai aujourd'hui, où il est accompagné par de la musique dans les créations théâtrales et les films.
Le 散手 sàn shŏu
C'est une autre manière de montrer la discipline, qui ressemble à l'utilisation réelle. Mais comme c'est aussi une discipline sportive, l'utilisation des techniques est contrôlée, il y a des règles disciplinaires : on ne doit pas blesser son partenaire. Certaines actions sont même complètement interdites (ex clés). De plus il y a des protections (casque, plastron, protège-tibia ...).
Dans le wŭ shù, on cherche à réunir physique, énergie et mental
精气神 jīng qì shēn : donc circulation de l'énergie dans les méridiens (qì), guidé par l'esprit (shēn) et basé sur un développement physique accompli (jīng).
Tous les mouvements doivent avoir une finition claire, propre, avec l'esprit martial. A chaque mouvement, il faut donc savoir synchroniser la respiration et les mouvements de toutes les parties du corps. L'esprit est exprimé à travers le regard, on « traverse le corps en face » avec les yeux.
Le wŭ shù est adapté à tous
Richesse des disciplines
Comme la richesse des disciplines et des styles est illimitée, chacun peut y trouver quelque chose qui lui plaît. Les styles ont des caractéristiques différentes. Il y a aussi des utilisations de l'énergie différentes. Selon son sexe, son âge, ses caractéristiques physiques et ses goûts, on peut donc toujours trouver une discipline plus adaptée. Toute sa vie, comme on évolue, on peut continuer à trouver dans le wŭ shù ce qui nous est le plus adapté.
D'autre part, si on aime les pratiques à 2, on pratiquera le 推手 tūi shŏu (pour le style interne), le 散手 sàn shŏu (pour le style externe). Si on préfère montrer des choses spectaculaires, on étudiera les 套路 tào lù.
Exigences pour les lieux et matériels réduites au minimum
On peut faire du wŭ shù n'importe où, on peut s'adapter au terrain. Une tenue souple suffit pour faire du wŭ shù, il y a très peu d'exigences. Même pour les armes on peut se débrouiller, se fabriquer son matériel. Le matériel tout prêt à acheter est peu coûteux.
Pas de limite dans le temps
Quelle que soit la saison, quel que soit le temps dont on dispose pour pratiquer, on peut adapter son entraînement. Même un quart d'heure peut suffire.